derniers honneurs pour Arsfast de Riveroy

Une fois que tous ceux qui voulaient dire un dernier mot à Arfast le firent, Lexhor se rapprocha du cercueil et invita les porteurs à venir auprès de lui.

Nous allons maintenant refermer le cercueil et nous rendre à l'endroit où notre ami Arfast sera mit en terre.

Un signe de tête vers les porteurs, pour qu'ils fassent leur travail.

Le cercueil allait de nouveau être déplacé. Noble se leva alors de sa place, releva son drapeau et pris la tête du cortège, encore ému par la cérémonie.

Au Commandement Octo présenta son épée.
Il ne pouvait s'exprimer mais il s'adressa en pensée a Arfast

Arfast,mon ami mon parrain mon officier je sais que de la haut tu continueras de veiller sur nous et sur ta famille.Vas en paix nous saurons nous montrer digne de toi...

Puis vint le moment ou il fallut fermer le cerceuil.De nouveau il prit sa place de porteur et attendit les ordres...

Au commandement du capitaine, Kal tira son épée et en amena la garde au niveau de son visage. Si, comme tous ses camarades, il pleurait aujourd'hui un frère d'armes, il avait également perdu en Arfast son parrain.

Les épées s'étaient levées dans un seul et unique geste ,marquant respect et affection pour l'homme .
Kali regarda les porteurs et leur fit signe .Ils étaient temps de fermer le cercueil et de l'amener sur le lieux de son repos final .
Devant la chapelle attendait une carriole .Les soldats allait déposer le cercueil pour son dernier voyage .
Joshin seule ferait le voyage jusqu'au domaine de Riveroy ,habitation de la famille ou la ceremonie se terminerait dans l'intimité familiale .
Le silence s'installait encore plus fort durant le bruit des clous qui fermaient à jamais dans le noir le plus absolu celui qu'elle avait de son vivant considérait comme son ami

Le bruit du marteau sur les clous fermant le cercueil semblaient marteler les battements de son coeur. C'était fini.
Puis les porteurs reprirent le cercueil et quittèrent la chapelle à pas lents.
Tous ceux venus rendre un dernier hommage à celui qui avait été leur capitaine mais aussi leur compagnon d'armes et leur ami suivirent le cortège. Elle les regarda passer, tous et chacun, sans vraiment les voir, mais sachant qu'à jamais elle se souviendrait de leurs visages et de leur présence en ce funeste jour. Elle se mit en marche à son tour, droite et blême, pensant parfois fugacement que ce ne pouvait être possible, que c'était un cauchemar qui durait trop longtemps...
Dans le monde de chagrins et de souffrance où elle était, il n'y avait guère de place pour autre chose que la pensée de la perte irrémédiable qui était la sienne: ce ne fut que bien plus tard, trop tard, qu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas remercié messire Lexhor comme il se devait.
Le cercueil fut déposé dans la carriole, où elle prit place à son tour. Les soldats se placèrent en rang, dans un garde-à-vous impeccable, dernier hommage à celui qui les quittait pour toujours.
La carriole s'ébranla lentement, et Joshin quitta la caserne avec le sentiment qu'un pan de sa vie se terminait.

Le galop était encore trop lent pour contrer le retard de l’ancien soldat qui fouettait son canasson plus vivement encore.

Il aperçut l’attroupement qui suivait un cortège, se rapprocha, reconnut quelques amis et descendit de cheval avant que la carriole n’arrive à sa hauteur.

Elmer se tenait sur le bas-côté du chemin, tenant les rênes de son cheval, fixant les pièces de bois qui retenaient son ami pour toujours, pendant que la lumière basse l’aveuglait et obligeait ses yeux à s’humidifier.

Il n’était plus soldat, il ôta sa coiffe et resta planter droit en dernier salut, tout en admirant les suiveurs militaires qui accompagnaient feu le grand soldat son ami.

Le diacre prit place lui aussi dans le cortège afin de se rendre au cimetière où le corps d'Arfast de Riveroy serait mit en terre comme il se doit. Le voyage parut durer des heures mais le cortège finit par arriver.
La tombe avait été creusée un peu plus tôt et des barres de bois avaient été disposées au travers de la fosse. Elles étaient destinées à soutenir le cercueil avant que celui-ci ne soit descendu par les porteurs grâce à des cordes.
Lorsque tout le monde fut rassemblé, silencieux, au bord de la fosse et que le cercueil fut déposé sur les barres, Lexhor prit la parole.

Nous allons maintenant confier à la terre le corps de notre frère dans ce lieu où reposent déjà tant de défunts de nos familles. Le moment est venu de lui dire "à Dieu".

C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous. Car nous espérons revoir Arfast quand Dieu nous réunira, dans la joie de son Royaume.

Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Afast, à ce qu'il est pour nous, à ce qu'il est pour Dieu.

Un lourd silence accompagna la descente du cercueil. Les porteurs soulevèrent le cercueil puis retirèrent les barres de bois qui l’empêchaient de tomber. Le cercueil descendit doucement, soutenu par les cordes.

Lexhor prit dans ses mains une petite vasque remplie d’eau bénite. Il aspergea le cercueil avec son goupillon en prononçant ces quelques mots :

Cette eau, souvenir de ton baptême, nous rappelle que Dieu a fait de toi son enfant.
Qu'il te reçoive aujourd'hui dans sa Paix !

Il se tourna ensuite vers l'épouse du défunt ainsi que ses amis.

Avant de laisser Arfast reposer en paix, je vous invite à lancer symboliquement une poignée de terre sur le cercueil.

Il montra ensuite l'exemple et attrapa une poignée de terre sur le tas situé à côté de la fosse et qui servirait à recouvrir le cercueil, puis la jeta dessus.

[Désolé pour le retard, j'ai pourtant surveillé mais je suis passé à côté...]

Quel long et douloureux voyage! Toujours cette impression qu'il était malgré tout encore là, pour un petit moment encore...
Le diacre bénit le cercueil, prononça quelques paroles de réconfort... Se souvenir de tout ce qu'elle avait vécu avec Arfast: elle avait la vie entière pour le faire, et pas seulement ce petit moment.
Le bruit de la terre tombant sur le cercueil était semblable à un glas assourdi. A son tour, elle prit une poignée de terre, et la lança, en pensant:

- Que la terre te soit légère, et que ton repos soit heureux, car tu l'as mérité.

Puis elle recula un peu, la tête baissée pour cacher ses larmes.