Thalor de Riveroy, étant prêtre orléanais, avait été sollicité à quelques reprises par son frère Arfast, Capitaine Royal à l'Ost, de l'inactivité de sa chapelle et de l'absence d'un aumônier pouvant être capable d'y célébrer les offices. Il avait déjà occupé ce poste il y a bien longtemps, cette fois-là en Touraine alors qu'il débutait sa carrière d'ecclésiastique. Ce dur travail d'appui moral et spirituel aux soldats, il l'avait laisser tomber au profit de tâches dont on dirait d'elles certainement plus nobles. Cependant, après avoir mené ses aspirations à terme ailleurs, il fût poussé à aller servir les fidèles patichons qui ne pouvait profiter des services d'un curé. Ce retour aux bases de la profession lui forcerait donc à rebâtir son cursus aristotélicien en Orléans. En une année, il n'avait qu'accumulé les tâches de bas échelon mais il savait bien que c'était là où la valorisation était la plus grande. Le Père Thalor accepta donc de bon coeur d'aller donner un coup de main à l'Ost Orléanais selon le bon souhait de son frère.
Assurément, Thalor occupait déjà différentes tâches à Patay ainsi qu'au diocèse d'Orléans et il ne croyait pas nécessairement pouvoir accomplir cette tâche à temps plein. Il devrait toutefois pouvoir avoir l'occasion de voyager de temps en temps afin d'aller à la rencontre des soldats et d'assurer le bon fonctionnement de la chapelle. Cela comblerait peut-être un peu le silence presque intemporel que ce lieu de culte avait connu depuis son édification. Évidemment, l'intérêt de l'aumônerie ne serait pas d'enseigner en soi les morales et dogmes aristotéliciens sous forme d'offices réguliers, cela relevant des tâches habituelles des paroisses et de leur curé. De plus, le Père Thalor avait déjà suffisamment de sa propre paroisse à gérer. La présence d'un aumônier étant surtout utile pour fournir aux soldats le support par la Foy dont ils ont besoin pendant leurs campagnes ainsi que pendant leurs entrainements.
Pensant à tout cela, le nouvel aumônier arriva après quelques heures à cheval à la chapelle Sainte-Victoire. Il découvrit son petit bureau bien poussiéreux de par l'inactivité des lieux. Le Riveroy rangea les quelques livres qu'il avait apporté de sa bibliothèque personnel dans un des tiroirs de la table de travail puis, fatigué, se lança dans le fauteuil situé à l'entrée du bureau. Un grand nuage de poussière l'envahit soudainement... Il soupira.
Et bien... il y a beaucoup de travail ici à ce que je vois !