Après avoir récuré toute l'entrée des bureaux pour les nouveaux aspirants, Yondolar devait s'attaquer à présent à l'entrée générale de la caserne.
Une entée dégagée de toutes ces herbes folles qui avaient fini par pousser près de la herse, feraient surement une meilleure impression et donnerait moins l'idée d'une caserne qui semblait à l'abandon.
Yondolar se retroussa de nouveau les manches et se remit à chantonner:
"Sifflez en travaillant,
Et le balai parait léger si vous pouvez siffler
Frotter en fredonnant
Pour qu'en profitant la musique vous aide à travailler
En nettoyant la halle des arrivants,
Pensez que le balai est votre belle et tendre,
Soudain vos pieds se metteront à danser
Quand l'âme est folle, le temps s'envole
Sifflez en travaillant".
Orties, graminées en tout genre... Yondolar se piqua et grommela, mais il se devait de terminer sa tâche -surtout qu'après, il le savait, il pourrait aller se rincer le fond de la glotte à la taverne!-
Une fois la mauvaise herbe jetée dans les douves, le soldat alla dans l'écurie attenante à la caserne et en ramena une échelle. Il la posa sur le haut de la herse, devant le pont levis, et commença à graisser un peu les barreaux.
Le temps avait fini par faire rouiller la ferraille... L'Intendant n'avait pas le temps de gratter, il préféra lustrer et graisser pour donner un aspect plus brillant et moins terne aux barreaux.
Redescendant, il huila les chaines du mécanisme du pont levis, puis termina sa tâche en balayant les escaliers qui menaient aux guettes, situés de part et d'autre de l'entrée.
La sueur perlait sur le front du soldat. D'un revers de manche, il essuya les petites gouttes qui perlaient. Prenant un peu de recul, voir s'il n'avait rien oublié, Yondolar émit un soupir de satisfaction. Le travail lui semblait accomplit et il pouvait aller à présent se rincer dans la Loire avant d'aller se rincer le gosier!