Grand nettoyage d'été de la chapelle

Redescendus dans le coeur de la chapelle, Cori le nez en l'air regardait les vitraux, les couleurs chatoyantes et mélangées l'attiraient comme un aimant.Il y avait un géant blond en armure terrassant un dragon, "tiens Manquel lui ressemble"sur un autre une femme en pleurs tenait le corps d'un homme supplicié....Mouais c'est pas gai , gai tout ça!

Elle n'avait pas entendu la porte se refermer, juste l'ombre s'était faite plus profonde.

Dis Bleiz, tu sais qui c'est toi? tous ces gens sur les vitraux?
Pas de réponse.

Elle se retourne, regarde à droite puis à gauche, appelle Bleizzz!!!
Pas de réponse.

Mais non d'une pipe en bois il m'a laissé toute seule!

La blondinette se précipite vers la porte de la chapelle, ne trouve pas le clenche pour l'ouvrir.
Heureusement la porte à quelques fentes de vieillesse, elle colle son oeil sur l'une d'entre elles, dans la cour elle aperçoit Bleiz et le nordique Mankel.

BANG!BANG! elle cogne du poing sur la porte Ho là!Gent chevaliers, Venez m'ouvrirrrrrrrrrrrrrrr!Me laissez pas seule ici!

BANG, Bang !

Tiens, elle ne fait pas ce bruit là, la cloche, attends-moi un instant, Mankel.

Bleiziruz s'approche de la porte, la regarde, l'ouvre pour dissiper un doute et libère une blonde reine des sirènes et autres grenouilles qui a visiblement pris peur.

Ils sont beaux les vitraux? si beaux les vitraux que tu as lâché ma main et t'es allée les voir... allez, viens, pour me faire pardonner d'avoir ôté mon regard de ta chevelure lumineuse comme l'astre du jour, je te propose de te remettre de tes émotions en taverne.

Puis, refermant la chapelle cette fois vide de monde, Corisande auprès de lui, il hèle Mankel

Eh ben voilà, on a oublié Cori dans la chapelle tellement que tu as bien nettoyé les vitraux et tant ils sont chatoyants !

Mankel s'était quelque peu étonné de voir Bleiziruz fermer la porte derrière lui, au moment ou il s’apprêtait à l'interroger sur la disparition de Corisande, celle ci tambourina à la porte avec véhémence.
Son camarade, un peu fatigué surement, l'avait oublié dans la chapelle.
Lorsque celle ci fut libérée, Mankel lui déclara :
- Il t'en arrive des choses.
Il regarda Bleiziruz d'un air complice, preuve qu'il avait oublié toute cette histoire et qu'il ne souhaitait pas en parler.
- Peut être es tu mieux renseigné qu'elle sur le baptême, il faudrait lui expliquer qu'elle ne peut entrer en réclusion et se couper définitivement du monde qu'après la cérémonie !

Bleiziruz sentit le regard franc et rieur de Mankel se poser sur lui et Corisande.

C'est sûr qu'avec moi, elle ne s’ennuiera pas, Corisande. Mais je doute qu'elle veuille vraiment se couper du monde, chez les moines par exemple, parce que ceux-ci ne voudront plus être moines, ils seront illuminés, comblés, étonnés, et finalement ils en oublieront même de faire de la bière ! C'est pour cela que je vous invite à en boire tant qu'il y en a encore !

Sur ces paroles du breton, Bleiziruz et Corisande s'étaient empressés de rejoindre la taverne du fortin. Comme à son habitude, Mankel se resigna. Il alla se laver, puis ne sachant que faire revint à la chapelle.
Il ignorait tout de l'attention dont avait fait preuve Kalwynn puisque celui était parti sans rien dire.
Quand bien même cela n'aurait pas changé grand chose, Mankel n'avait pas remis les pieds dans une taverne depuis longtemps déjà.

"Depuis ce jour, où tout a basculé."

Il poussa la porte de la chapelle et referma derrière lui.

"Depuis lors, ma haine pour lui s'est dissipée, lentement, s'égrainant au fil des lieues que je parcourais.
Le remord était apparu, l'amertume de mon impuissance et pourtant le regret de mon acte. Tout s'est passé si vite ! Je ne voulais pas en arriver là. "

Lentement, le blond remontait l'allée principale vers l'autel, traversant les jeux de lumières venus des vitraux. Ce lieu, ce calme le réconforta un moment puis de nouveau les turbulences de ses émotions reprirent.

"Ce jour là, quelle aurait pu être la fin sinon celle là ? Avec le recul, je me rends compte que sur cela je n'ai pas eu de prise. Nous nous sommes retrouvés face à face par ce cruel destin avec son dessein funeste. Et pourtant je n'ai même pas essayé de m'en détourner. Peut être le voulais-je vraiment ?"

Il regarda un des bancs fraichement cirés par Corisande. Il avait été baptisé lui, il y a longtemps.
Son regard se leva vers l'autel et il continua, lentement, vers lui.

"Mais cela compte t'il encore ? Ou suis je marqué à vie pour mon infamie ?
Puis-je seulement me racheter ? Tout ce que je fais ici n'a que ce but et pourtant je crains de ne jamais l'atteindre. Ici il n'y a rien que moi et ce que je peux accomplir. Je peux être quelqu'un de bien."

Il s'agenouilla, au bout de l'allée, dans cette chapelle totalement vide.

- Pardonnez moi... Car j'ai pêché

Il resta un moment là, silencieux, immobile et à genoux, rappelant ainsi les motifs des vitraux tout proche.
Au bout d'un moment, il se releva, remit ses plaques et son casque, et le jeune homme démuni disparut sous l'acier de son armure.
Quittant la chapelle, il reprit sa garde. Ce n'était plus son tour, mais qu'importe, il aimait ce rôle de sentinelle.

Edward entra dans la chapelle sans armes et armures, en simple haillon, des braies et une paire de bottes pour récurer les sols de la chapelle comme lui avait demandé un de ses supérieurs. Il était loin d'avoir l'air d'un membre de l'Ost. Un jeune domestique était le terme exact. Il constata l'Etat de la chapelle et savait qu'il n'allait pas finir en une journée le grand nettoyage de ce Saint lieu.
Edward aime le travail bien fait. Lorsqu'il commence quelque chose, généralement il veut le finir, alors il posa le seau d'eau sur le sol, en renversa un peu de son contenu, se mit accroupi et commença à frotter avec une brosse. Le son de la brosse résonné dans la chapelle. Des coups de brosses séquentielles de deux sons différents : lorsque tu montais le bruit était plus clair, lorsque le coup se dirigeais vers le bas, il était plus sourd.
Le début du nettoyage se fit près de l'autel, il frotta autour et ne préféra pas regarder le reste de la chapelle et son Etat, au risque d'être découragé. Le jeune Edward voyait la saleté disparaître du sol, près de l'autel. Le coup de balais n'aurait eu aucun effet à cette endroit, par contre il ne manquerai pas le coup de balais dans le reste de la chapelle.
Les heures allaient être longues, mais il l'avait mérité.

La lourde porte de la Chapelle s'écarta un peu plus, et le capitaine se glissa à l'intérieur.
Il vit le Faucon Edward en train de récurer les abords de l'autel.

Le borgne déposa sa cape sur un banc, retroussa ses manches et empoigna un balai.
Ce qui faisait la force des Faucons, c'était de ne jamais laisser un des leurs seul à sa tâche.

L'officier se mit donc à balayer vigoureusement l'entrée, repoussant la poussière dans la cour caillouteuse.

Le son de la brosse sur le sol dissimula l'arrivée du Capitaine dans la chapelle. Les grincements de la porte furent légers face aux frottements de la brosse. Son regard quant à lui était fixé sur le sol où il récurait.

Il passa sa main sur son front un instant et le son de la brosse se fit muet. Mais il ouït des mouvements de pailles plus loin dans la chapelle.
Edward vit alors le Capitaine passer le balais à l'entrée. Il se leva brusquement en prenant soin de ne pas faire tomber le seau et salua respectueusement le Capitaine.

Mon Capitaine, le bon jour et mes respects ! Ne vous donnez point la peine de vous joindre à ma corvée, je le mérite mon Capitaine, un homme de votre rang ne devrait toucher à ce balais.

Edward se remit sans perdre de temps à travailler ne souhaitant être consigné d'une nouvelle tâche. Il frotta le sol vigoureusement comme précédemment. Il pensait que le nettoyage de l'autel allait durer encore toute la journée.

Kalwynn répondit au salut du nouveau Faucon.

Il n'y a rien de surprenant, Faucon Edward, à ce que le capitaine mouille un peu sa chemise à vos côtés.
Estimons nous d'ailleurs heureux de nettoyer cette chapelle au titre d'un grand ménage d'été, et non pour la préparation d'une cérémonie d'adieu.

Le regard du Borgne se perdit dans le lointain.

Car voyez-vous nous avons dit adieu à bien des valeureux soldats dans cette Chapelle.

Edward savait qu'il ne devait tenir tête à l'un de ses supérieurs et n'en avait pas l'intention, alors il laissa le balais au Capitaine.

Kalwynn a écrit:: Estimons nous d'ailleurs heureux de nettoyer cette chapelle au titre d'un grand ménage d'été, et non pour la préparation d'une cérémonie d'adieu. Car voyez-vous nous avons dit adieu à bien des valeureux soldats dans cette Chapelle.

Edward réduisit le rythme vigoureux de la brosse et se leva à nouveau en signe de respect pour le Capitaine ainsi que pour les âmes glorieuses.

La guerre à un ennemie elle aussi : la paix. Le jour où l'une d'elles mourra nous pleurerons. Nous pleurerons les morts qui se sont battus dans les rangs de la guerre pour la paix.

Edward posa son regard sur la nef de la chapelle et reprit.

« dans la mesure où cela dépend de vous... dans la mesure où il est possible de votre part, vivez en paix avec tout le monde.»

Souhaitons-nous vraiment la paix mon Capitaine ?

Il releva les yeux vers le Capitaine royal.

Le capitaine considéra ce jeune Faucon bien philosophe d'un oeil vaguement intrigué.

La paix entre croyances, nations ou même parfois duchés me parait bien difficile à asseoir.
Mon voeu le plus cher et le plus urgent en cette matière serait que nos concitoyens puissent voyager sereins et sans risques sur les routes de notre beau Domaine Royal.

Si j'en avais le pouvoir j'en finirais avec la lâcheté et la fourberie oui, Faucon Edward.

Pour le reste, hé bien, il y a beaucoup de choses à apprendre à l'Ost, et toutes n'ont pas trait à la guerre...

Le jeune homme se mit à sourire du coin de ses lèvres. Sa brosse, pendait au bout de son bras, tenue par sa main droite. Il venait d'écouter les sages paroles du Capitaine et acquiesça d'un signe de tête.

Vous êtes Sage Capitaine. La bienveillance sur autrui en dépit de sa sécurité expose votre sagesse. Votre esprit de camaraderie également. Nul ne vous a obligé à prendre ce balais. Votre sagesse vous guidera là où vous mériterez d'être. Vous êtes un homme bon.

Edward se remit accroupi et continua à récurer le sol de la chapelle à l'aide de sa brosse et se stoppa net. Son regard se tourna vers le Capitaine.

"La sagesse est l'art de vivre" Capitaine. Mais c'est également l'art d'écouter.

Il lui sourit et reprit son travail vigoureusement. Les frottements de la brosse se firent de nouveau entendre dans la chapelle.

Le capitaine se remis également à l'ouvrage.

Tous ces Faucons étaient décidément bien suprenants.

Il aimait penser à l'Ost comme à une grande famille dont les plus importantes richesses étaient la camaraderie et la diversité.

Edward posa la brosse dans le seau d'eau noire. Celui-ci avait servi toute la journée et voir le contenu n'était pas très rassurant pour tout ce qui restait à faire. Il prit dans ses mains la corde du seau.

Il se fait tard, je repasserai demain matin m'occuper du plus gros : la nef centrale. Je vous remercie grandement pour votre aide Capitaine.

Il salua distinctement l'officier de manière respectueuse avec le seau à la main et dans un sale état. Ses braies noirs virées au marron au niveau des genoux. Il avait honte de se présenter ainsi devant un officier. Alors il baissa la tête avant de pousser la porte de la chapelle et sortir.

Kalwynn salua également le Faucon.

Bon boulot pour ce premier jour Faucon, vous pouvez garder la tête haute !

Et pensez à revêtir votre uniforme quand vous ne serez plus occupé à gratter ici.
Vous devriez le percevoir auprès du Faucon Godefroy.

Hier :

Edward remercia le capitaine de manière respectueuse et lui relança le même compliment pour son coup de balais parfait.

Kalwynn a écrit:: Et pensez à revêtir votre uniforme quand vous ne serez plus occupé à gratter ici.
Vous devriez le percevoir auprès du Faucon Godefroy.

Très bien Capitaine !

Edward quitta les lieux pour aller vider l'eau, et rejoindre sa demeure.

Aujourd'hui :

La deuxième journée de récurage s'annoncée longue. La nef centrale de la chapelle est l'allée que tout le monde prend pour rejoindre les bancs frontaux, près du chœur. Le jeune faucon soupira mais ne se décourageait pas. Malgré qu'il soit consigné à cette tâche, Edward prit soin d'entreprendre parfaitement cette sanction. Il prit alors le balais que le capitaine avait laissé là, et s'approcha du chœur. La paille du balais commença à se déplacer sur le sol poussiéreux de la chapelle. Le jeune faucon extirpa la poussière des coins et des rebords afin de les rendre plus clairs. Il regroupa alors la poussière en un tas près du chœur. Le balais passa ensuite ses pailles sous les bancs frontaux puis centraux et enfin latéraux. Il regroupa une nouvelle fois la poussière en plusieurs tas : Un pour les bancs centraux et deux pour les latéraux. Il alla alors chercher un sac vide et mis la poussière à l'aide du balais à l'intérieur. Le fond du sac fut couvert de poussière, et le jeune Edward grimaça en le remarquant.

Le jeune faucon déplaça le sac à l'Extérieur de la chapelle, il avait prit soin de le fermer temporairement à l'aide d'une corde pour éviter que le sac tombe avec le vent et libère la poussière contenue à l'intérieur. Après l'avoir déplacé, il alla chercher un seau d'eau et une brosse. Il regagna la chapelle muni du matériel nécessaire et s'approcha du chœur.

Les frottements de la brosse se firent à nouveau retentir dans la chapelle. Le calme s'y était posé jusqu'à présent. Edward récura le sol près du chœur avec un mouvement de bras identique à celui de la journée passée. Les sons aussi étaient identiques. Il se souvint alors du jour éteint et du travail. Il ne ronchonna point à se mettre à l'ouvrage. Il songea même, il songea comme précédemment : philosophiquement.

Passant devant la chapelle , Cori se souvint de la " punition" infligée au jeune Edward, elle sourit , essayant de reprendre un air sérieux, elle poussa la porte de la chapelle.

Le jeune homme était agenouillé et frottait de son mieux le sol .Au moins y mettait il de la bonne volonté....
Faucon Edward!

La jeune femme détailla la jeune recrue... son oeil posé sur lui, elle n'avait pas voulu vraiment être sévère avec le jeune garçon, après tout un coup de balai n'était pas une corvée bien terrible.

Bien! vous avez fait ça tout seul?Pour votre gouverne, puisque vous avez l'air de parler de moi sans connaître mon nom, je vous le donne et souvenez vous en:
Corisande de Vino Bianco Grand Maître des Faucons d'Orléans, commandant en second du Capitaine Royal Kalwyn, d'Ombremer de Riveroy. Egalement Tavernière de la lame Ecarlate, mais depuis peu, j'ai moins le temps de m'en occuper.On peut aussi m'appeler Cori, selon les lieux et les circonstances.

Puis elle lui sourit, de son grand sourire, franc et chaleureux, le ton de sa voix se radouçit.

Est ce que Messire Godefroy a trouvé un uniforme à vos mesures ? Il faut que vous ayez fière allure Faucon!Votre initiation se passe bien? Vous verrez malgré nos caractères différents, nous sommes tous frères.

Cori noua sur ses cheveux un linge blanc, prit un chiffon et se mit à nettoyer les moulures du maître autel , en chantonnant.

Le jeune homme vie Corisande entrer dans la chapelle. Il se leva brusquement en laissant sa brosse agrippée au sol. Le jeune homme salua respectueusement son Commandant de manière hiérarchique. Edward "craignait" que la jeune femme le consigne une nouvelle fois.

Corisande a écrit:: Bien! vous avez fait ça tout seul?

Et bien non. Notre Capitaine royal m'a soutenu hier Commandant.

Par la suite en vint la présentation de la jeune femme. Edward écouta attentivement restant muet.
D'autres questions suivirent et Edward y répondit.

Corisande a écrit:: Est ce que Messire Godefroy a trouvé un uniforme à vos mesures ? Il faut que vous ayez fière allure Faucon!Votre initiation se passe bien? Vous verrez malgré nos caractères différents, nous sommes tous frères.

Le jeune faucon fut déstabilisé par tant de questions à la suite mais reprit rapidement ses esprits.

Oui commandant, messire Godefroy m'a fourni l'équipement qu'il me fallait. Pour ce qui est de mon initiation au sein de l'Ost, sauf votre respect, ce n'est pas auprès de ma personne qu'il faut me poser cette question, mais bien à messire Godefroy.

Edward craignait le mot de trop et resta sérieux et stoïque.

Oui commandant, messire Godefroy m'a fourni l'équipement qu'il me fallait. Pour ce qui est de mon initiation au sein de l'Ost, sauf votre respect, ce n'est pas auprès de ma personne qu'il faut me poser cette question, mais bien à messire Godefroy.

* mais il est bête ou quoi ce garçon?*

Cori cessa de frotter le maître autel, se retournant lentement vers le jeune homme, le regard virant au gris acier et aussi effilé qu'une dague, elle
lui assena.

C'est à VOUS Faucon que je m'adresse. C'est à VOUS de me répondre.

Quant à notre intendant je lis ses rapports et n'ai pas besoin de lui poser de questions!

La jeune femme enleva le fichu de ses cheveux, remit ses gants , tout sourire éteint , elle se dirigea à grand pas vers la porte..
se retournant.
Demain vous vous attaquerez aux marches qui mènent au clocher, elles sont glissantes.

Edward sans ronchonner répondit à la Corisande.

Oui commandant !

Le jeune faucon se remit à l'ouvrage dès son départ. Après avoir récuré près du chœur, il s'attaqua aux allées centrales et latérales. Edward savait désormais qu'il était mal vu par son commandant. Il frotter avec sa brosse l'allée centrale. Le jeune homme frotta le sol avec la même vigueur, si ce n'est plus. Son regard déterminé fixait le sol ou la brosse passée. Depuis le passage de la jeune femme, il ne songea plus, ses pensées étaient vides de sens. Il resta même quelque seconde à frotter le même endroit alors qu'il était propre. Il stoppa sa brosse et reprit ses esprits. Il s'appuya sur un banc pour se relever et s'asseoir sur celui-ci. Il tenait toujours sa brosse à la main. Il la posa au sol et joignit ses deux mains.

*Seigneur, par mes présents mots faites quérir mon père afin qu'il puisse les entendre. Père, si tu m'entends, regarde où j'en suis. Jeanne est à Cambrai avec son hôte. Me voilà dans l'Ost de l'Orléans. J'ai pas que des amis. Mais je vais m'y habituer, j'ai vécu ainsi père. Je souhaite surtout que paix soit accordé à ton âme pour tout tes exploits. Je vous aime père.*

Edward resta quelques minutes sur le banc à regarder l'autel.

Edward se remit à l'ouvrage après avoir prié. Il alla avec son seau frotter les marches menant au clocher. Celle-ci n'avait rien de glissante mais il passa tout de même quelques coups de brosse sur chacune d'elle. Il ne devait désobéir au commandant. Il fit les coins, les arrêtes et les plats. La journée ce fit longue et il retourna alors dans la chapelle.

Dans celle-ci il fit alors le nettoyage de l'allée centrale. puis les allées latérales. Il vida son seau à mainte reprise pour sa noirceur horripilante. Le jeune faucon ignorait depuis combien de temps la chapelle ne fut pas nettoyée, mais il prit plaisir à assainir la maison de Dieu.

Peu après son nettoyage des allées latérales, il changea également les chandelles fondues jusqu'au sol. Le jeune Edward les avait trouvé dans les caves de la chapelles, dans des boites en bois. Il lustra les chandeliers à la graisse de cochon afin de les rendre plus brillants et de faire disparaître les restes de cire fondue.

Il passa par la suite aux bancs, ces derniers en bois ne furent pas lustrer depuis fort longtemps et le bois perdit de sa beauté. Il prit son tissu ainsi que la graisse de cochon mais également de l'huile d'olive pour rendre de la beauté aux bancs. Les accoudoirs, les sièges, les pieds et les dossiers passèrent par le frottement du tissu. Les détailles y passèrent, jusqu'aux clous de la grande porte.

Le soleil fit son tour, le jeune faucon venait de passer la nuit jusqu'au matin dans la chapelle. La fatigue ne se fit point sentir, mais fut visible sur son visage.

Edward poussa la porte de la chapelle pour les derniers détails. C'était son dernier jour ici et il souhaitait que tout soit parfait dans la chapelle. Le sol fut propre, les bancs lustrés, les chandeliers éclatants, les nouvelles cierges pures.

Edward trouva dans la cave un linge rouge pour habiller l'autel et un chandelier en or qu'il posa à une extrémité du marbre. Il pensa alors à la bénédiction des armes sur cette table de marbre et se mit à sourire.

Edward prit soin également de chercher une échelle et muni de son morceau de tissu, il alla dépoussiérer le vitrail de la chapelle qui se situait derrière le chœur. Le jeune faucon remarqua que le verre était fin et que la lumière des cieux pouvait pénétrer très facilement dans la chapelle et éclairer de ses couleurs les détails du lieu de culte.

Le récurage complet de la taverne venait de se finir au bout de trois jours de labeur. Il chercha les mauvais détails apparaissant mais n'en trouva point. Alors il rangea l’échelle, et tous les ustensiles de nettoyage afin que tout soit parfait, et s'installa sur un banc.

Une ombre silencieuse apparut dans un coin de la chapelle.

Le capitaine vit le faucon Edward sur un banc. Ce-dernier avait bien travaillé.

Et ses efforts n'auront pas été vains, car des faucons souhaitaient être prochainement baptisés ici-même.

Le borgne s'avança, jusqu'à poser une main sur l'épaule de la récente recrue.

Vous avez bien travaillé, Faucon.
N'en faites pas une habitude, nous serions tentés de vous trouver d'autres corvées...

Dans la pénombre du lieu saint, un sourire s'élargit sous la moustache du capitaine.

Le jeune faucon sentit la main se poser sur son épaule et il entendit la voix du Capitaine, il se leva et salua son Capitaine respectueusement.

Le bon jour mon Capitaine !

Il tourna la tête dans la chapelle suite aux propos du Capitaine afin de remarquer son travail et se mit à sourire. La fatigue n'était que peu cachée mais Edward fit tout pour ne point la montrer.

Une habitude ? Récurer un lieu de Culte n'a rien de désobligeant Capitaine. Puis je ne fus point le seul à tout nettoyer Capitaine.

Il inclina légèrement le buste devant le Capitaine afin de montrer son respect et se redressa.

Ce qui vous inquiète, ce n'est pas que j'obtienne une autre peine désobligeante, c'est que votre esprit de camaraderie vous rattrape et que vous m'aidiez n'est-ce pas Capitaine ?

Le jeune faucon eut un sourire amusé au Capitaine, mais il se demanda si ses propos n'étaient pas de trop. Il tenta de rattraper ses mots de peur que ceux-ci soient déplacés mais il fut trop tard pour le jeune homme. Il se demanda quelle sera la prochaine tâche.

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